Nanoparticules : que font-elles dans nos assiettes ?

Une nouvelle étude dévoile la présence de nanoparticules dans certains biscuits, plats préparés et chewing-gums sans qu’elle soit mentionnée sur l’étiquette. D’ailleurs, que font-elles dans nos aliments ? Sont-elles nocives pour la santé ?

Les industriels ont repoussé jusqu’à 2018 la mention obligatoire sur l’étiquette

Autre source d’inquiétude : la réglementation actuelle ne semble pas à même de protéger réellement le consommateur. C’est même le flou le plus complet ! Depuis décembre 2014, le règlement européen lnco (règlement sur l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires) impose l’étiquetage systématique des produits contenant des nanoparticules. Oui, mais voilà : un autre règlement européen intitulé Novel Food, relatif aux nouveaux aliments et ingrédients alimentaires. a été voté en 2015 et entrera en application en 2018. Il statue lui aussi sur cette obligation d’étiquetage. « La question de l’étiquetage étant traitée dans les deux textes, le lobbying de l’industrie agroalimentaire est parvenu à faire accepter que l’application d’Inco soit suspendue jusqu’à ce que le texte Novel Food sorte », résume Stéphanie Lacour, juriste et directrice adjointe de l’Institut des sciences sociales du politique, à Cachan. Les consommateurs peuvent toujours attendre... Cet étiquetage laisse de toutes façons perplexe. ll concernera tout « matériau produit intentionnellement présentant une ou plusieurs dimensions de l’ordre de 100 nanomètres ou moins ». Une formulation qui inquiète Magali Ringoot : « Cette mention de l’intentionnalité nous pose vraiment problème. Est-ce que les marques pourront se dédouaner de l’étiquetage en prétendant ne pas avoir inclus volontairement des nanoparticules ? » Quant au seuil évoqué de 100 nanomètres. tout le monde s’accorde à dire que ce n’est qu’un seuil... arbitraire.