Accueil > Les produits alimentaires > Produits Standards > Les aliments « OGM »

Les aliments « OGM »
jeudi 29 décembre 2016, par
Ce qu’il faut savoir sur les aliments génétiquement modifiés
Depuis des milliers d’années, les hommes sélectionnent les fruits et légumes, ainsi que le bétail qui sont dotés des attributs les plus avantageux. Des modifications génétiques surviennent naturellement entre les différentes générations de plantes et animaux, et à travers l’élevage sélectif, il est possible d’améliorer les caractéristiques favorables à notre alimentation. Depuis peu, la technologie nous permet de modifier génétiquement nos aliments plus rapidement, mais cette technique est-elle sûre ?
Et comment cette pratique est-elle réglementée ?
Qu’est-ce que les OGM ?
Les scientifiques sont désormais capables d’identifier et d’influencer les gènes responsables de certains attributs physiques et métaboliques1. On appelle « modification génétique » le processus visant à transférer des gènes au sein d’une espèce ou entre différentes espèces. Un « organisme génétiquement modifié » (OGM) représente une plante, un animal ou un micro-organisme dont le patrimoine génétique a été modifié à l’aide de la biotechnologie.
Les premières générations d’OGM étaient cultivées dans le but d’améliorer les caractéristiques agronomiques des plantes, principalement dans l’intérêt de l’agriculteur et notamment pour augmenter la résistance des cultures aux herbicides, insectes, maladies et sécheresses2. Les deuxièmes générations de cultures génétiquement modifiées ont permis d’obtenir des avantages plus concrets pour les consommateurs, tels qu’une augmentation de la qualité des aliments et de la biodisponibilité des nutriments3.
Les OGM constituent un instrument précieux pour relever les défis socio-économiques dans un monde en constante évolution avec toujours plus de croissance de la population, de changements climatiques et de risques de pénurie alimentaire. Les carences en micronutriments, par exemple, constituent toujours un enjeu majeur de santé publique, pour lequel la biofortification des cultures génétiquement modifiées pourrait fournir un début de solution, notamment pour les populations victimes de malnutrition3.
Quelles réglementations encadrent les OGM ?
Dans l’Union européenne, les denrées alimentaires et les aliments pour animaux génétiquement modifiés sont définis comme étant des aliments contenant des OGM, consistant en de tels organismes ou produits à partir d’OGM4,5.
En vertu du droit européen, toute utilisation d’OGM doit être approuvée avant de pouvoir cultiver ou utiliser de tels organismes en tant que denrées alimentaires ou aliments5. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) effectue une évaluation rigoureuse de la sécurité des OGM. Les données exigées aux fins de ladite évaluation comprennent les informations permettant de démontrer la sécurité et les risques présentés par les OGM pour l’être humain, les animaux et l’environnement. L’évaluation de l’EFSA est examinée et votée par un comité d’experts issus de chaque État membre de l’Union européenne. Après une période de dix ans, l’autorisation peut être renouvelée après examen de toutes les nouvelles données disponibles5.
Les OGM comptent parmi les groupes d’aliments les plus contrôlés au sein de l’UE, et les consommateurs peuvent être assurés que l’évaluation de la sécurité est appropriée et que les OGM autorisés sont aussi sûrs que leurs alter ego naturel. S’il apparaît des risques prouvés pour l’être humain, les animaux ou l’environnement, des mesures ont été mises en place pour pouvoir rapidement retirer tout produit concerné et suspendre ou modifier l’autorisation5,6. À ce jour, aucun effet indésirable sur la santé humaine n’a été observé à la suite de la consommation d’un aliment génétiquement modifié autorisé7.
L’étiquetage et la traçabilité des OGM
Une étiquette mentionnant l’origine transgénique de l’aliment est obligatoire si plus de 0,9 % d’un aliment ou d’un ingrédient est issu d’OGM autorisés. En dessous de ce seuil, les opérateurs doivent être en mesure de fournir la preuve que la présence d’OGM dans le produit est fortuite ou techniquement inévitable5 Des étiquettes mentionnant « sans OGM » peuvent être volontairement utilisées, tant qu’elles n’induisent pas les consommateurs en erreur. Une étiquette ne peut pas clamer qu’un produit alimentaire possède des caractéristiques particulières lorsque tous les produits similaires possèdent les mêmes attributs1. Par exemple, il serait trompeur qu’une étiquette de jus d’orange fasse mention de l’absence d’OGM, puisqu’il n’existe d’orange génétiquement modifiée sur aucun marché.
Les OGM, et tout produit en contenant, sont étiquetés comme tels et leur origine est traçable sur toute la chaîne d’approvisionnement5,8. En outre, tous les acteurs impliqués dans la chaîne d’approvisionnement doivent établir un registre de toutes les transactions concernant des denrées alimentaires ou des aliments pour animaux génétiquement modifiés sur une période de cinq ans ; cela permet de garantir que les produits sont traçables si un risque imprévu servient8,9. La Commission européenne a mis en place un registre public en ligne où les citoyens peuvent accéder aux informations concernant les OGM autorisés10.
Quels OGM sont autorisés dans l’Union européenne ?
Il existe actuellement une culture génétiquement modifiée autorisée, le maïs résistant aux insectes. Il est cultivé en petites quantités en Espagne, République tchèque, Roumanie et Slovaquie, ainsi qu’au Portugal11. La législation votée en 2015 permet aux États membres de restreindre ou d’interdire la culture d’OGM approuvés par l’UE sur leur territoire12,13.
Depuis le 1er janvier 2016, 61 OGM sont autorisés à la vente en tant que denrées alimentaires ou aliments pour animaux au sein de l’Union européenne. Ils ne sont pas cultivés sur le territoire de l’UE, mais les denrées alimentaires et les aliments pour animaux peuvent contenir des OGM importés14. Ils comprennent :
• 32 variétés de maïs
• 12 variétés de soja
• 10 variétés de graines de coton
• 4 variétés de colza
• 1 variété de betterave sucrière
• 1 produit bactérien
• 1 produit de levure
L’avenir des OGM
Les aliments génétiquement modifiés feront face à de nombreux défis dans les décennies à venir, dont le plus important sera leur acceptation par l’opinion publique. Outre le fait que les citoyens de l’Union devraient être en droit de choisir entre des produits génétiquement modifiés et des produits naturels, ils devraient également être informés des évaluations de la sécurité auxquelles les OGM sont soumis avant d’obtenir une autorisation qui garantit qu’ils sont aussi sûrs que leur alter ego naturel5.
P.-S.
Références
1. Food Safety Authority of Ireland (2013). Genetically Modified Food Section.
2. Klümper W & Qaim M (2014). A Meta-Analysis of the Impacts of Genetically Modified Crops. PLoS ONE 9(11) : e111629.
3. De Steur H, et al. (2015). Status and market potential of transgenic biofortified crops. Nature Biotechnology 33(1):25-29.
4. European Commission (2015). Genetically Modified Organism Section.
5. Règlement (CE) no 1829/2003 concernant les denrées alimentaires et les aliments pour animaux génétiquement modifies.
6. Règlement (CE) n° 178/2002 du Parlement européen et du Conseil du 28 janvier 2002 établissant les principes généraux et les prescriptions générales de la législation alimentaire, instituant l’Autorité européenne de sécurité des aliments et fixant des procédures relatives à la sécurité des denrées alimentaires.
7. Nicolia A, et al. (2014) An overview of the last 10 years of genetically engineered crop safety research. Critical Reviews in Biotechnology 34(1):77-88.
8. Règlement (CE) n° 1830/2003 du Parlement européen et du Conseil du 22 septembre 2003 concernant la traçabilité et l’étiquetage des organismes génétiquement modifiés et la traçabilité des produits destinés à l’alimentation humaine ou animale produits à partir d’organismes génétiquement modifiés, et modifiant la directive 2001/18/CE.
9. European Commission (2015). Traceability and Labelling Section.
10. European Commission (2015). EU Register of Authorised GMOs Section.
11. International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications (2014). Report on Global Status of Biotech/GM Crops Section.
12. European Parliament (2015). Press release – Environment Section.
13. Directive (UE) 2015/412 du Parlement Européen et du Conseil du 11 mars 2015 modifiant la directive 2001/18/CE en ce qui concerne la possibilité pour les États membres de restreindre ou d’interdire la culture d’organismes génétiquement modifiés (OGM) sur leur territoire.
14. European Commission (2015). Presentation : GMOs : Commission’s proposal on Food / Feed.
1 Message