Le saumon fumé « Bio » & « Label Rouge » autant contaminés !

 Tous les saumons fumés sont contaminés, les labels et « Bio » encore plus !

Le saumon fait partie de notre alimentation quotidienne au point d’être le poisson le plus consommé des Français, devant le cabillaud. Fumé, c’est un incontournable des agapes de fin d’année. Pour offrir le meilleur. on se fie souvent au bio ou au Label rouge. Mais si le goût
et la qualité des tranches sont généralement au rendez-vous, niveau contaminants, les saumons labellisés n’obtiennent pas les meilleurs résultats.

Superprédateurs, les saumons sont parmi les poissons les plus contaminés en polluants organiques (PCB et dioxines) et métaux lourds. Des molécules indésirables qui persistent dans le milieu aquatique et s’accumulent au fil de la chaîne alimentaire. À force de manger plus petits « contaminés » que lui le saumon concentre ces substances dans ses tissus graisseux et contribue beaucoup à l’exposition journalière des consommateurs. Or, paradoxe fâcheux, sur les 23 saumons fumés que les techniciens de « Que Choisir » ont analysés, les quatre qui cumulent les niveaux les plus élevés en dioxines, PCB, arsenic et mercure sont les trois saumons fumés bio et la référence Label rouge. Certes, les résultats de ces mesures restent bien inférieurs aux limites fixées par la réglementation européenne lorsqu’elles existent. Mais ils sont systématiquement plus élevés que les résultats obtenus pour les autres références. Ainsi, dans l’échantillon Bio Village de Leclerc, nous retrouvons deux fois plus de mercure et près de quatre fois plus d’arsenic que dans les échantillons non labellisés, et les taux de PCB et de dioxines y sont neuf fois plus élevés que dans le saumon Génération gourmets (Aldi).

 L'alimentation en cause

Pourquoi ces poissons labellisés, soumis à des cahiers des charges limitant les produits chimiques, sont-ils les plus contaminés ? L’explication la plus probable se trouve du côté de leur alimentation. Quand, pour des raisons surtout économiques, le régime des poissons
d’élevage conventionnels fait la part belle au végétal (céréales, soja, huile de colza), celui des saumons bio et Label rouge est riche en ressources d’origine marine (50% contre 15 à 30% dans le conventionnel). Un régime plus proche de l’alimentation naturelle de ces carnassiers, et qui freine le recours aux antibiotiques. « Les saumons et les truites sont notamment nourris avec des farines et des huiles à base de poissons minotiers. Des espèces non consommées par l ’homme, comme certains types de sardines, anchois ou merlans »
précise Aurélien Toqueville, de l’Itavi ((Institut technique aquaculture). Revers de la médaille, ces poissons bleus, très gras, cumulent les contaminants environnementaux qui se concentrent encore plus dans les farines et les huiles.
Au point que les saumons labellisés sont plus contaminés que certains saumons sauvages ! Mais bio ou pas, tous les saumons sont sujets aux contaminations.

Même si la qualité organoleptique (présentation des tranches, gout...) reste meilleurs pour ces labels ces produits étant tous contaminés, ils sont à consommés avec modération

 Le saumon OGM canadien !

L’accord de libre-échange qui lie la France au Canada (Ceta) depuis le 30 octobre annonce—t-il l’arrivée sur nos étals du saumon de la société américaine AquaBouty Technologies ?
Soit le premier animal issu du génie génétique destiné à l’alimentation humaine, commercialisé au Canada depuis mai 2017. Sa recombinaison génétique lui permet d’atteindre sa taille adulte en 18 mois au lieu de 30 habituellement.

Pour l’heure, l’État français déclare ne pas vouloir l’autoriser tant qu’une instance commune au Canada et à l’Europe sur le statut des biotechnologies ne sera pas créée. Mais, au Canada. l’étiquetage
des aliments issus du génie génétique n’est pas obligatoire. Les autorités seront-elles capables de réaliser les contrôles suffisants ? Les derniers scandales sanitaires liés à des importations frauduleuses, notamment dans les œufs, laissent olaner le doute.

 Les farines d'insectes : l'avenir du saumon ?

Les ressources océaniques ne suffisent plus à répondre à la demande en certaines espèces comme le saumon.

Or l’aquaculture ne résout pas les problèmes de surpéche. le nourrissage des poissons d’élevage mobilisant un tiers des volumes mondiaux de pèche.
Toutefois, une solution émerge : l’élevage d’insectes, autorisé par I’Europe pour l’alimentation des poissons depuis le 1°‘ juillet 2017. Dans ce domaine les initiatives françaises fourmillent.
Parmi elles, lnnovafeed, fondée en 2015 qui a mis au point une poudre à base de larves destinée à entrer à hauteur de 10 à 50% dans la composition des farines pour poissons. « Nous nous appuyons sur le principe de biomimétisme, les truites et les saumons mangeant naturellement des insectes dans les cours d’eau », explique Guillaume Gras, un des fondateurs de la start-up, qui vante l’aspect écologique du projet. « Nos insectes sont nourris en valorisant des biodéchets agricoles comme les pulpes de betteraves des sucreries. »
De plus les larves d’insectes ayant une durée de vie courte elles seraient peu enclines à fixer les contaminants, ce qui reste à confirmer par des études en bassin. La jeune entreprise a signé un accord de principe avec Auchan, qui envisage de vendre, dès le 1er semestre
2018 des poissons d’élevage nourris à la farine d’insectes.

 Comment choisir son saumon ?

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Bibliographie :
Que Choisir N° 564- Décembre 2017