Attention aux migrations lors du réchauffage des aliments

Réchauffage inapproprié d’emballages : gare aux migrations

Réchauffage inapproprié d'emballages : gare aux migrations !

De plus en plus d’emballages, souvent en polypropylène pour les barquettes, sont aujourd’hui réchauffables au micro-ondes ou au four traditionnel. D’où l’étude menée par l’Anses

par Karine Ermenier | Process.com

Dans le cadre d’une convention de recherche et développement menée en partenariat avec l’Institut national de la consommation, l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), a mené une étude comparative sur des emballages alimentaires pouvant être chauffés au four traditionnel, au four à micro-ondes ou à la vapeur.

Plusieurs études ont été réalisées sur différents types d’emballages : sachets alimentaires à utiliser au four traditionnel ou au four à micro-ondes, sachets permettant une cuisson à la vapeur ou au four à micro-ondes et barquettes, etc.

Dans l’échantillonnage réalisé, quel que soit le type d’aliment emballé, le polypropylène est le polymère le plus souvent utilisé.

Présence d’oligomères de polyoléfine

Dans le cadre de l’étude concernant les barquettes alimentaires en polypropylène pouvant subir une cuisson au four ou au four à micro-ondes, les essais menés dans trois conditions de réchauffage (température ambiante, chauffage au four à micro-ondes en suivant les préconisations du fabricant et chauffage en conditions poussées) ont révélé la présence de POSH (des oligomères de polyoléfines pouvant être utilisés en tant que lubrifiants) dans plusieurs échantillons conservés à température ambiante. Leur teneur augmente lors du réchauffage, et notamment dans le cas d’un réchauffage poussé (température plus élevée et durée allongée).

Respecter les instructions de réchauffage des fabricants

Les résultats de cette étude montrent donc que si les migrations de substances de l’emballage vers l’aliment sont généralement faibles, et en deçà des valeurs réglementaires, elles peuvent augmenter de manière importante en cas de non respect des consignes en matière de réchauffage. Pour limiter ces risques de migration, l’Anses recommande donc de bien respecter les instructions des fabricants en matière de puissance et de durée de cuisson.

Voilà, dans le détail, ses recommandations à destination des consommateurs et - par ricochet - à destination des fabricants d’emballages et de produits alimentaires qui doivent s’engager sur des instructions fiables.

L’Agence recommande, par exemple, d’éviter d’utiliser des emballages abîmés ou présentant des traces d’usure.

Quelques rappels concernant les emballages et les techniques de réchauffage

Pour bien utiliser son four à micro-ondes, l’Anses recommande de :

- toujours vérifier avant utilisation que l’ustensile est compatible avec un usage au four à micro-ondes (présence d’une indication du fabricant) et en bon état.
- ne pas recycler d’emballages à usage unique en récipients micro-ondables (ex. réutilisation d’une barquette alimentaire).
- privilégier un temps de réchauffage long mais à faible puissance (ex : préférer 2 minutes à 650 W à 50 secondes à 1270 W), notamment en l’absence de consignes précises sur l’emballage d’un aliment.
- éviter l’utilisation du four à micro-ondes pour le réchauffage des biberons : en effet, l’hétérogénéité des températures obtenues au sein de l’aliment est susceptible de provoquer des brûlures à l’enfant.

En ce qui concerne les aliments acides (tomates, recettes à base de jus de citron,…), l’Agence rappelle qu’il est vivement déconseillé de les stocker ou de les réchauffer en papillotes dans du papier aluminium : en effet, l’acidité augmente la migration d’aluminium vers les aliments.

par Karine Ermenier | Process.com