D-bis : Décoder les allégations
Des allégations de toute nature se multiplient sur les aliments. Mais les fabricants ne peuvent pas utiliser n’importe quel terme : les mentions doivent être justifiées et ne pas induire le consommateur en erreur.
Voici quelques-unes des mentions les plus couramment utilisées.
« Naturel » Le produit doit être issu directement de la nature ou n’avoir subi qu’un traitement léger (pasteurisation, refroidissement), mais sans additifs, ni résidus, ni corps étrangers.
« Frais » Le produit doit remplir trois conditions : avoir été fabriqué depuis moins de 30 jours ; présenter au moment de la vente les mêmes caractéristiques qu’à la production ; ne pas avoir été conservé grâce à l’emploi d’un traitement (excepté la réfrigération et la pasteurisation) ou l’addition de conservateurs.
« Nouveau » La mention peut uniquement être utilisée lorsqu’un produit existant est modifié de façon substantielle.
« Pur » Mention réservée à quelques produits comme certaines huiles, boissons à l’orange, miels…
« Maison » Le produit doit être fabriqué sur le lieu de vente, à partir des ingrédients de base composant traditionnellement sa recette.
« Artisanal » Le produit est élaboré par un artisan inscrit au répertoire des métiers. Méfiez-vous de certaines allégations, comme « fermier » ou « campagne », qui ne font que suggérer une fabrication artisanale.
« À l’ancienne » ou « traditionnel » Le produit doit être fabriqué selon des usages anciens répertoriés. Il ne doit pas contenir d’additif.
« Du terroir » Le produit est fabriqué à partir de matières premières issues d’une aire géographique restreinte.
Les allégations nutritionnelles sont strictement encadrées par la réglementation. Voici la liste des principales d’entre elles.
« Faible valeur énergétique » L’aliment contient au maximum 40 kcal par 100 g ou 20 kcal par 100 ml. Pour les édulcorants, la limite est fixée à 4 kcal par portion, avec des propriétés édulcorantes équivalentes à 6 g de saccharose (1 cuillerée à café de sucre).
« Sans sucre » L’aliment ne contient pas plus de 0,5 g de sucre pour 100 g ou 100 ml de produit.
« Allégé en sucre » L’aliment contient au minimum 30 % de sucre en moins qu’un produit similaire.
« Sans sucre ajouté » Le produit n’a pas reçu d’ajout de sucre lors de sa fabrication, mais il peut en contenir naturellement. Dans ce cas, la mention « sucre » n’apparaît pas dans la liste des ingrédients.
« À teneur réduite en sel/sodium » L’aliment contient au minimum 25 % de sel en moins qu’un produit similaire, mais il est plus salé qu’un produit « pauvre en sel ».
« Pauvre en sel/sodium » L’aliment ne contient pas plus de 0,12 g de sodium (soit 0,3 g de sel) pour 100 g ou 100 ml de produit.
« Sans sel » L’aliment ne contient pas plus de 0,005 g de sodium pour 100 g ou 100 ml.
« Sans matière grasse » L’aliment contient moins de 0,5 g de lipides pour 100 g ou 100 ml de produit.
« Allégé en matières grasses » L’aliment contient au minimum 30 % de matières grasses en moins qu’un produit similaire. Mais attention : un camembert, même allégé, reste plus gras qu’un yaourt nature !
« Faible teneur en matières grasses » L’aliment ne contient pas plus de 3 g de lipides pour 100 g, ou 1,5 g pour 100 ml de produit.
« Faible teneur en graisses saturées » La somme des acides gras saturés et des acides gras trans (ceux qui produisent le « mauvais » cholestérol) contenus dans le produit ne peut excéder 1,5 g par 100 g ou 0,75 g par 100 ml, et ne peut produire plus de 10 % de l’énergie.
« Source de protéines » Les protéines représentent au moins 12 % de la valeur énergétique de la denrée alimentaire.
« Riche en protéines » Les protéines représentent au moins 20 % de la valeur énergétique de la denrée alimentaire.
« Source de vitamines et (ou) minéraux » Les teneurs de l’aliment en vitamines et/ou minéraux représentent au moins 15 % des apports journaliers pour 100 g de produit.
« Source de fibres » La teneur en fibres est supérieure ou égale à 3 g pour 100 g, ou à 1,5 g pour 100 kcal.
« Riche en fibres » Le produit contient au moins 6 g de fibres par 100 g ou au moins 3 g pour 100 kcal.
« Riche en vitamines, minéraux, fibres… » L’aliment contient au moins deux fois plus de vitamines, minéraux, fibres… que les produits reconnus comme sources de vitamines, minéraux, fibres…
« Enrichi en vitamines et (ou) minéraux » Il s’agit d’un aliment « source de vitamines et (ou) de minéraux », auquel on ajoute une part de vitamines et (ou) de minéraux. Pour le moment, il n’existe aucune limite réglementaire à l’enrichissement, mais les spécialistes en nutrition s’interrogent sur l’utilité de cette pratique car, dans les pays développés, peu de personnes souffrent de carence en vitamines ou en minéraux.
« Enrichi en oméga 3 » Sont concernés les aliments dont la teneur en oméga 3 est augmentée d’au moins 30 %. Si notre alimentation est souvent déséquilibrée en oméga 3, il faut toutefois faire attention à ne pas tomber dans l’excès inverse en consommant trop d’aliments enrichis avec ce nutriment, d’autant qu’il est présent naturellement dans les poissons gras, l’huile de colza, etc.
« Réduit en… » La réduction de la teneur doit être d’au moins 30 % par rapport à un produit similaire, sauf s’il s’agit de micronutriments ou s’il s’agit de sodium ou d’équivalent en sel, pour lesquels une différence de 25 % est admissible.
« Allégé/light » Le produit doit remplir les mêmes conditions que celles qui s’appliquent aux termes « réduit en… » ; elle doit aussi être accompagnée d’une indication de la ou des caractéristiques entraînant l’allégement.