Faire soi-même

  Sommaire  

 <span style="color:#0000FF;"><big>Les impacts</big></span>

1- Impact sur les produits

• Impacts positifs pour les produits bruts et les ingrédients, négatifs pour les plats cuisinés.
• Demande en faveur d’une hypersegmentation de l’offre, indispensable pour répondre aux besoins de plus en plus spécifiques de tous les consommateurs. Elargissement nécessaire des gammes de produits.
• Apporter une aide culinaire avec des kits de préparation et des produits semi-élaborés pouvant représenter des intermédiaires intéressants pour faciliter le fait maison en termes de technicité et de gain de temps.

2- Impacts sur la communication et le marketing"

• Poursuite de l’adaptation du marketing vers plus d’informations et de conseils au consommateur (digitalisation de la société) : recettes sur les emballages mais aussi sur Internet (sites, applis, réseaux sociaux…), conseils de préparation pour faciliter l’utilisation des consommateurs et limiter leur temps de préparation, etc.
• Les blogs pouvant servir de relais utiles pour diffuser des recettes, des produits et des savoir-faire.
• Développement de partenariats avec les prescripteurs présents sur les réseaux sociaux.
• Globalement, se servir d’Internet pour mettre en valeur des astuces, des méthodes, des conseils.

3- Impacts sur la restauration"

• Impact sur la restauration principalement négatif :
o Phénomène de la « gamelle » sur le lieu de travail qui touche également la restauration collective.
o Multiplication des offres collaboratives (je cuisine et je vends le surplus) qui concurrencent les restaurateurs.
o Tendance également à « l’Uberisation » de la restauration avec le développement de sites internet pour cuisiner chez soi et inviter des inconnus de type « Cookening ».

• Propositions de cours de cuisine de la part des restaurateurs, sur des thèmes variés (cuisine exotique, macarons, etc.).

• La mention « fait maison » pouvant être affichée par les restaurateurs permet d’attirer les consommateurs et de valoriser leur travail. Entrée en vigueur le 15 juillet 2014, cette mention doit apparaître pour tous les plats cuisinés entièrement sur place à partir de produits bruts sur les cartes des restaurants et traiteurs.

4- Impacts sur la distribution

• Adaptation des distributeurs à cette tendance du fait soi-même en repensant le référencement des produits en magasin. Contenant, contenu et aide-culinaire associés sont disposés côte à côte (par exemple les citrons et les presse-agrumes). Cela permet de susciter de nouvelles idées ou de nouvelles envies chez le consommateur.

• Développement possible de paniers (box) pour cuisiner.

• Des liens également à penser avec des sites de recettes de cuisine qui permettent de dresser des listes de courses. Certains sites peuvent faire des suggestions de lieux de vente des produits. Certains distributeurs proposent également directement des recettes de cuisine sur leur site.

• Cependant, tendance à la désintermédiation et à la vente directe du producteur au consommateur provoquée par la recherche de produits bruts représentant un risque pour les grandes surfaces à dominante alimentaire, avec un impact toutefois limité.

5- Impacts sur la transformation

• Volonté des consommateurs de disposer de produits bruts non transformés représentant globalement un impact négatif pour les industries agro-alimentaires.

• Toutefois, développement d’une offre de semis à faire pousser soi-même ou des kits de produits prêts à préparer, comme les légumes déjà épluchés pour le pot-au-feu.

• Orientation de l’offre vers les aides culinaires et des produits dédiés, prêts à être utilisés en cuisine et en pâtisserie, qui facilitent la vie des consommateurs.

• De même, investissement des industriels sur les innovations en électroménager pour aider les consommateurs à élaborer des recettes. C’est le cas par exemple avec les robots culinaires (Companion, Cookeo de Moulinex ou le Thermomix de Vorwerk…) disposant de recettes pré-enregistrées grâce auxquelles le consommateur n’a plus qu’à se laisser guider.

• Proposition d’une offre semi-professionnelle au consommateur de la part des équipementiers réussissant à miniaturiser leurs solutions (à prix élevé toutefois).

6- Impacts sur la production agricole

• Puisque les consommateurs sont à la recherche de produits bruts ou en partie transformés et d’informations sur le lieu de provenance, opportunité pour les producteurs agricoles du développement de la vente directe qui connait déjà un grand succès.

• Nouveaux comportements comme la libre cueillette des fruits et légumes directement sur l’exploitation. Le producteur met alors en avant la qualité de ses produits et la transparence de ses méthodes de culture, il peut également apporter des conseils sur la préparation des produits et nouer une relation de confiance et donc de fidélisation avec les consommateurs. Certaines exploitations développent ainsi une véritable activité de loisir et de tourisme dans une logique de produire soi-même, selon une saisonnalité liée aux productions agricoles.

• De façon plus marginale, engouement des consommateurs pour les potagers individuels ou les jardinières potagères en milieu urbain qui ne semble pas devoir représenter un risque sérieux dans les années à venir pour les exploitants agricoles compte tenu du caractère très marginal de ce phénomène.

• Emergence d’activités de conseils et de formations (cours…) de la part des agriculteurs, des maraîchers, des horticulteurs, directement aux consommateurs (possible développement d’agriculture sur les toits et balcons : http://agricultureurbaine-idf.fr, même si cela reste anecdotique).

SOURCES :

Travail réalisé par Blezat consulting, le Crédoc et Deloitte développement Durable.
Ce document n’engage que ses auteurs et ne constitue pas le point de vue des commanditaires.
Étude commandée dans le cadre du Contrat de Filière Agroalimentaire par le ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, l’ANIA, la CGAD, la CGI, Coop de France, la FCD et FranceAgriMer.

• CREDOC, 2016 « Plaisir et digitalisation, principales tendances exploitées par les distributeurs », Consommation et Modes de vie, n°282

• CREDOC, 2015, « Le plaisir du cuisiné maison : pour le goût et la qualité », Consommation et Modes de vie, n°275

• CREDOC, 2015, « Restauration collective au travail : le bon équilibre alimentaire face à la concurrence commerciale », Consommation et Modes de vie, n°277

• CREDOC, 2008, « Le retour du plaisir de cuisiner », Consommation et Modes de vie, n°217 LA PRESSE EN PARLE

• TENDACTU, 29 mai 2013, LE « FAIT MAISON » : TENDANCE, FILON COMMERCIAL OU RÉVÉLATEUR D’UNE ÉPOQUE ? http://tendactu.fr/le-fait-maison-t...

• LSA, 9 février 2012, Interview de Bernard Boutboul, directeur général de Gira Conseil : « La GMS doit choisir son camp, être la moins chère ou la meilleure » http://www.lsa-conso.fr/interview-d...,127834