Circuits courts

 <span style="color:#0000FF;"><big>Les impacts</big></span>

1- Impact sur les produits

• Sur le contenant : o Des informations de traçabilité sur la localisation du producteur, pour le consommateur
• Par rapport aux différentes familles de produits : o Un développement de la consommation de produits de saison o Un élargissement de la gamme de fruits et légumes et de viande

2- Impacts sur la communication et le marketing"

• Pour l’ensemble des maillons de la filière, une mise en avant de : o La proximité géographique : origine locale, régionale (voire nationale) des produits o La proximité relationnelle avec le producteur : partenariats tissés avec des producteurs, circuits courts mais aussi parfois au travers d’un tiers (ex : boucher/éleveur)
• Une communication reposant sur de nombreux outils : o Marques, avec opportunités de création de marques spécifiques o Supports visuels (photos du producteur, images répondant à l’imaginaire du consommateur…) o Indication de la distance géographique depuis l’exploitation o Outils de géolocalisation (pour la restauration collective par exemple), etc.
• Une mise en scène des produits pour communiquer sur les valeurs associées à la proximité (produits fermiers, de saison, fraicheur…)
• Des projets alimentaires de territoire et des volontés d’autosuffisance de villes et de métropoles qui peuvent renforcer les attentes de proximité des consommateurs

3- Impacts sur la restauration"

Restauration collective

• Une volonté politique et une pression sociétale de plus en plus fortes pour un plus grand recours à un approvisionnement local en restauration collective, mais avec :
o Des produits potentiellement plus chers
o Des logiques d’approvisionnement à reconsidérer
o Des marchés parfois intéressants pour les producteurs (contribuant à l’équilibre de valorisation de la carcasse pour la viande par exemple), mais aussi coûteux en termes logistiques et en termes de transformation (petites séries, investissement important (ex : légumerie), contraintes techniques fortes liées à la réalisation de portions individuelles et à l’obligation de poids fixe…)
o Des investissements à réaliser pour travailler à nouveau avec des produits bruts ou peu transformés

• Des logiques d’approvisionnement parfois directes, mais qui peuvent également passer par des intermédiaires, mieux organisés au niveau logistique ou en capacité d’assurer un taux de service fiable

Restauration commerciale

• Une pression des consommateurs moins forte que pour d’autres circuits, même si certains restaurateurs se démarquent avec une offre locale
• Une recherche pour certains restaurateurs de produits spécifiques pour se démarquer
• Des opportunités de partenariats avec des producteurs à valoriser

4- Impacts sur la distribution

• Pour la grande distribution, des impacts marginaux en terme de volumes d’affaires, mais des réponses qui peuvent être apportées pour répondre aux attentes des consommateurs, avec :
o Une différenciation en rayon et une gestion rigoureuse de l’affichage concernant ces produits
o Une gestion de l’approvisionnement plus compliquée (notamment pour les fruits et légumes en vrac), une compétence d’achat local à retrouver et des flux de produits à optimiser une évolution induite du métier pour certains chefs de rayon
o Des stratégies nationales, mais aussi des initiatives locales

• Une théâtralisation de la proximité en rayon ou en magasin, avec des codes se rapprochant de l’authenticité : étal en bois, photo du producteur, mise en place de stands/corner producteurs en magasin

• Augmentation de la concurrence entre la distribution classique et de nouveaux espaces de vente ou de canaux de distribution qui se multiplient, mais qui devraient rester marginaux

• Développement de concepts plus structurés exploitant cette proximité (ex : Frais d’ici, qui est un concept de distribution développé par InVivo qui s’appuie sur une gamme de produits à 70% minimum d’origine régionale voire locale)

• Regain d’intérêt pour les halles et marchés surtout dans les villes, avec une adaptation des concepts à l’évolution de la demande des consommateurs (renforcement de la présence de producteurs vendeurs, marchés « nocturnes », point de dégustation…)

5- Impacts sur la transformation

• Pour certaines gammes de produits (marques propres et certaines marques de distributeurs), une réorientation des chartes d’approvisionnement, a minima français
• Une vente directe à l’usine, voire développement de magasins de détail valorisant la marque propre de l’industriel
• Avec le besoin d’authenticité, une redécouverte de produits régionaux • Des outils de transformation nécessaires pour certains produits :
o Des besoins territoriaux d’outils de transformation locaux, dont le modèle économique est difficile à pérenniser (problème de taille critique, volonté de maîtrise de l’outil par des producteurs ne possédant pas le savoir-faire, etc.)
o Des recours à des outils existants en prestation qui restent marginaux aujourd’hui, mais qui pourraient s’étendre à l’avenir

6- Impacts sur la production agricole

• Une allocation de moyens (individuels ou collectifs), au niveau de l’exploitation agricole, pour la commercialisation des produits, modifiant la chaîne de valeur :
o Développement de la vente directe sans intermédiaire physique ou 1 intermédiaire avec traçabilité (GMS locale, artisan, etc.), avec différentes évolutions de formes de commercialisation directe (fermes, marchés, points de vente collectif, AMAP, drive…)
o Prise en charge du volet commercialisation voire de la livraison des produits jusqu’aux magasins (GMS, primeurs…)
o Des possibilités offertes par les outils digitaux qui vont faire évoluer les pratiques (ex. « Ruche qui dit oui ! ») voire toucher des consommateurs plus éloignés physiquement

• Une recherche d’outils de transformation ou conditionnement pour ces petites séries (voir transformation)

• Un lien renforcé avec le consommateur, ce qui accroit le besoin de mise en adéquation entre l’offre et la demande : implication sur la gamme produite (diversification des productions dans le cas de la vente directe pour élargir l’offre), modification des systèmes de production, etc.

• Pour les grandes métropoles, une plus grande résistance, voire renaissance, des ceintures vertes, avec des innovations spécifiques (cultures hydroponiques, permaculture, etc.)

• Une amélioration des opportunités de débouchés vers les industriels locaux

• Une problématique de taille critique pour certaines filières locales (modèle économique fragile), liée à une zone de chalandise trop restreinte

SOURCES :

Travail réalisé par Blezat consulting, le Crédoc et Deloitte développement Durable.
Ce document n’engage que ses auteurs et ne constitue pas le point de vue des commanditaires.
Étude commandée dans le cadre du Contrat de Filière Agroalimentaire par le ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, l’ANIA, la CGAD, la CGI, Coop de France, la FCD et FranceAgriMer.

• CREDOC, 2015, Baromètre du NUMÉRIQUE, pour le Conseil Général de l’Economie (CGE) et l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes (ARCEP)

• S. DURY, 2008, Les consommateurs de l’Hérault face aux circuits courts de commercialisation et aux produits, Les Cahiers de l’Observatoire CROC, n°5, Montpellier, janvier 2008, (14 p.).

• FranceAgriMer, 2016, Etude sur la notion de proximité dans la filière fruits et légumes frais, Etude réalisée par Blezat Consulting

• P. HEBEL, T. MATHE, 2015, Représentations de la consommation en période de sortie de crise économique, CREDOC, Cahier de recherche n°329, Décembre 2015.

• IPSOS, février 2014, les Français et le consommer local, Enquête IPSOS pour bienvenue à la ferme

• I. VAN DE WALLE, X. MORDRET, 2011, Faire ses courses durablement, Les mobilités liées aux pratiques d’approvisionnement alimentaire des périurbains, Une étude de cas dans l’agglomération caennaise, Paris, Collection des rapports du CREDOC, n°287.

LA PRESSE EN PARLE

• CAPITAL, 25 juillet 2014, Grosse bagarre entre Carrefour et Leclerc sur le marché florissant des produits régionaux, http://www.capital.fr/enquetes/doss...

• LSA, 1 mars 2012, Comment valoriser les produits locaux en magasins, http://www.lsa-conso.fr/comment-val...,129136

• LSA, 4 septembre 2009, La Ruche qui dit Oui !, la start-up qui cartonne chez les locavores, http://www.lsa-conso.fr/la-ruche-qu...,183416